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La Ville Linéaire | ||
selonGilles Gauthier | ||
Solution |
Origines et solutions | Organisation | Potentiel | Transition | Conclusion | Contact |
INTRODUCTIONLa pollution atmosphérique tue 1.56 million de personnes par années en Asie. La désertification concernera un tiers des terres et touchera 2 milliards de personnes en 2050 à cause du changement climatique induit par les activités humaines. 2 milliards de personnes seront en situation de pénurie d'eau d'ici à 2025, probablement 3 milliards en 2050 (Jean Margat, vice-président de l'Association du Plan Bleu pour la Méditerranée et de l'Institut méditerranéen de l'eau). Javiers Pérez de Cuéllar, ancien secrétaire général des Nations Unies annonce simplement qu’il faudra bien changer d'attitude, sinon c'est le suicide collectif. Le ton est donné, les termes sont graves, appuyés et sans équivoques, laisser faire serait immoral comme le souligne Al Gore dans son film Une vérité qui dérange. Comme conclue planète-urgence, l’idéal illusoire de nos sociétés de consommation ne peut-être généralisé aux 8 à 9 milliards de personnes qui peupleront la Terre en 2050. Nous utilisons présentement 1.2 fois ce que la planète peut produire selon Mathis Wackernagel du Global Footprint. Des milliards de gens aspirent légitimement à vivre selon l’idéal occidental. La Ville Linéaire de Gilles Gauthier offre cette opportunité sans causer de catastrophe écologique. | |||||||||||||||||||||||||||
© Gilles Gauthier, Architect 1994 | |||||||||||||||||||||||||||
La Ville Linéaire résulte de 10 ans d'étude et si vous y portez attention, vous réaliserez qu'elle apporte plusieurs solutions aux urgents problèmes écologiques et sociologiques contemporains. De plus, la Ville Linéaire augmentera considérablement notre qualité de vie en réalisant le rêve de la campagne à la ville et ce, par une transition réaliste et en offrant une multitude de variantes. ORIGINES ET SOLUTIONSLe principe de fonctionnement de nos villes actuelles remonte au début de la civilisation, et, tout en ayant subies certaines améliorations, nous retrouvons encore un même élément fondamental: un réseau et des moyens de transport qui relient entre eux des lieux d'habitations, de travail, de services, etc. L'évolution de nos villes a créé d'immenses villes bruyantes, souvent peu esthétiques et enveloppées de carbone. Ces villes s'entourent de banlieues qui utilisent d'énormes superficies, de nombreuses routes et voitures, et ce, pour répondre à une qualité de vie que la ville ne peut offrir. Elles ne cessent de s'étendre et les pays en développement aspirent légitimement à ce mode de vie. Nous ne pouvons loger, ainsi, des milliards d'êtres humains sans causer d'énormes catastrophes écologiques. Pourtant la technologie actuelle permettrait de diminuer la superficie habitée, tout en améliorant considérablement notre qualité de vie et en répondant aux lois écologiques. Cette transition progressive permettrait également de diminuer considérablement notre coût de vie. Les villes offrent des concentrations d'emplois, de services et de loisirs qui les rendent attirantes. D'un autre côté, la banlieue et la campagne nous apportent la tranquillité, la beauté et l'espace que plusieurs recherchent. Ce travail d'architecte fut principalement de trouver la solution qui amènerait "la campagne à la ville" et d'éliminer cette multitude d'autos bruyantes et polluantes, en y insérant un système de transport en commun plus efficace que la voiture. La solution apportée est la Ville Linéaire. Nous construisons en hauteur et linéairement, tout en variant, par des modulations architecturales distinctes. Chaque immeuble s'érige en paliers. Trois sous-sols reçoivent trois systèmes de transport en commun juxtaposés et interconnectés. L’avantage de cette linéarité est de rendre efficace le transport en commun, car on élimine ainsi les multiples connections des systèmes actuels. De surcroît on amène "la campagne à la ville" puisque aucune construction ne vient désormais obstruer la vue de chaque habitation (voir l'illustration). Chaque habitation profite de la vue d'un site exceptionnel que seul un parc national peut offrir. Chaque habitation a un aménagement, une superficie ou une configuration distincte. Chaque habitation est dotée d'une grande terrasse privée et isolée du voisin. Chaque habitation partage avec 41 autres logements une terrasse de palier où l'on y retrouve une piscine, un sauna, un parc et des jeux. Ces paliers offrent des zones protégées pour les enfants, que l'on peut surveiller de sa terrasse. Chaque étage offre des services tel que: boîtes postales, poste d'incendie, ateliers, espaces d'entreposages, distributrices (ex: journaux, eau pure, produits divers), trois chutes à déchets permettant un recyclage facile (papiers, verre et métaux, divers). Un immeuble résidentiel peut atteindre de 12 à 16 étages et s'érige en paliers pour créer en hauteur de petits parcs. D’autres étages peuvent s’ajouter sous la partie résidentielle pour y insérer une partie commerciale. La hauteur varie selon les besoins, ce qui modulera en élévation la ville linéaire, telle une chaîne de montagnes allant de 12 à 32 étages. Lorsque présente, la partie commerciale abrite au rez-de-chaussée les commerces et à ses étages les bureaux et manufactures. On peut donc habiter directement au-dessus de son lieu de travail, ce qui en avantagera certains: économie de temps et de déplacement, facilité du travail mi-résidence et mi-bureau, proximité des enfants ou d'un lieu de repos, etc. ORGANISATION DE LA VILLE EN MODULESChaque immeuble, légèrement détaché de son voisin, regroupe 328 logements et y loge plus ou moins 775 habitants, à eux s’ajoutent les travailleurs des étages commerciaux. A l'intérieur on retrouve les commerces et services, et sur le toit un parc de quartier avec ses jeux, sa piscine, sa barboteuse, son sauna, ses aires de pique-nique et de bronzage, sa zone ombragée, son belvédère et un petit restaurant bar. Ce toit terrasse supérieur avec ces activités, recrée les avantages sociologiques d'appartenance qu'offrait le village, tout en profitant des commodités de la ville. Un chemin piéton relie les toits entre eux. Des halls et des coursives lient également les modules de l'intérieur. Un aménagement paysager entoure l'immeuble et intègre, selon les besoins, des activités de loisirs extérieurs. On pourrait donc retrouver: une piste cyclable, des parcs et des chemins piétons, des sentiers équestres, des jardins privés, différents équipements sportifs, des lieux historiques, des lieux servant à certaines activités publiques, et quelques bâtiments dont la trame structurale de la ville linéaire ne permet pas d'accueillir. Un document de programmation détaille la ville et ses composantes. Le groupement de 7 immeubles offrirait les services que son bassin de population peut justifier: arrêt de métro, équipements sportifs, parcs, et commerces, etc. (voir programmation en annexe). Et ainsi de suite, un plus gros regroupement de modules nécessiterait les services d'une petite ville: arrêt de train de banlieue et de métro, services de loisirs et d'éducation, hôpital, services et commerces pour ce bassin de population, marché et centre-ville, etc. Finalement (ex: à tous les 2 millions d'habitants), on devrait retrouver tous les services et avantages de nos grandes villes avec sa connexion à un aéroport, son arrêt de T.G.V., de train de banlieue et de métro. Ce grand centre urbain pourrait s’élargir pour offrir la concentration d’activités d’une cité.
Pour offrir un logement moyen de 40 mètres carrés par personne, un lieu de travail, l'espace nécessaire au transport, les services et les loisirs nous utilisons présentement, dans une métropole américaine et sa banlieue entre 500 et 700 mètres carrés par habitant, Paris et sa banlieue prend 300 mètres carrés par habitant et Sao Paulo utilise 175 mètres carrés. Pour les mêmes fonctions la Ville Linéaire n'utilisera que 20 mètres carrés par habitant soit une réduction pouvant atteindre 97 % de l'utilisation du sol. Ainsi, si une agglomération comme Bordeaux et sa banlieue est transformée en ville linéaire, sa superficie de 538 km carrés tomberait à 6 km carrés tout en assurant une surface habitable de 40 m carrés par personne. De plus, cette solution offre à tous un site prestigieux, la tranquillité, augmente le confort tout en contribuant à corriger plusieurs problèmes écologiques. POTENTIEL DE LA VILLE LINÉAIRED'après les projections de l'O.N.U. la population actuelle de 6.5 milliards d'hommes (contre 1.8 milliard en 1900) passera à 8.9 milliards en l'an 2050. Selon les prévisions de l'Organisation mondiale de la santé, 52% de la population mondiale habitera les villes en 2025. De plus n'oublions pas que les pays en voie de développement aspirent légitimement à une qualité de vie comparable à celle des pays industrialisés. Les gouvernements, étant les principaux propriétaires fonciers des routes et ayant une capacité d'emprunter, ceux-ci pourraient agir comme promoteur de la Ville Linéaire et réaliser un profit considérable et ce... en devant y injecter très peu de fonds. En s'alliant au secteur privé ils ne devraient ni gérer, ni construire (domaines dans lesquels les entreprises privées sont plus compétitives) et ils réaliseraient un profit considérable en revendant les constructions aux usagers sous la forme de copropriétés (ce qui pourrait aider à diminuer les dettes nationales). Ce projet à transition graduelle, redonnerait un souffle à long terme à leur économie en comblant un besoin réel. Le stimulus pourrait être plus considérable que celui de la reconstruction qui avait suivi la guerre mondiale de 1945. La structure et plusieurs éléments de la Ville Linéaire étant répétitifs, son coût de construction pourrait être considérablement diminué par une industrialisation et une mécanisation. L'utilisation des matériaux et de la main d'oeuvre, provenant principalement du pays, ne créerait pas de balance commerciale négative et permettrait à chaque pays de bien loger et transporter sa population. Chaque citoyen économiserait énormément au cours de sa vie. Le transport en commun réduirait à presque rien la consommation d'automobiles et de pétrole. Le regroupement des habitations diminuerait considérablement le coût de climatisation et de chauffage. La linéarité de la ville permet de réduire le coût d'une multitude de services et de biens: les routes et leur entretien, les réseaux d'aqueduc et d'égouts, les réseaux complexes de distribution (gaz, électricité, cablovision, téléphone, courrier, etc. ),les systèmes de sécurité, l'implantation des industries et la distribution de leurs produits, etc. Le coût des services gouvernementaux étant diminué, le montant des taxes s'amoindrirait. La consommation de pétrole, réduite à presque rien, éliminerait l'effet de serre qu'elle cause en plus de préserver cette ressource épuisable. La diminution considérable d'utilisation des sols protègerait les chaînes alimentaires, diminuerait la désertification et la perte des bons sols agricoles et améliorerait l'oxygénation de la planète. La collecte sélective des déchets pourrait être simplifiée et plus efficace car son fonctionnement se ferait par différentes chutes à déchets reliées directement à des wagons facilement transférables à l'usine de transformation. Un groupement des activités industrielles, le long du parcours du transport en commun, isolerait les industries des secteurs résidentiels mais les relierait rapidement aux marchés et aux travailleurs spécialisés nécessaires à leur fonctionnement. N'ayant pas à fournir de stationnements, l'utilisation de terrains serait moindre. Le regroupement des activités industrielles, autant en hauteur qu'au sol, pourrait éliminer ses problèmes de pollution en reliant les industries à des services communs (cheminées filtrant et recyclant les déchets, système d'épuration des eaux, services spécialisés, accès rapide lors de sinistres, etc.). De plus, la proximité des industries diminuerait leurs frais de transport, en ayant accès plus facilement à leurs fournisseurs. Le regroupement serait à repenser en fonction des interrelations entre elles, des technologies actuelles, et des critères pertinents. AMÉLIORATION DE LA SÉCURITE ET LA QUALITÉ DE VIELa sécurité serait améliorée. La communication entre immeubles rendrait les hauts bâtiments facilement évacuables horizontalement lors d'incendie. Un centre de surveillance par module combiné à l'utilisation de systèmes d’alarmes rendra l'arrivée d'aide très prompte. Le système d'incendie intégré à une construction incombustible diminuerait les dégâts et pertes humaines causés par les incendies. Des voies souterraines réservées à certains véhicules achemineraient rapidement pompiers, ambulanciers et policiers. Le système de transport en commun rendrait les accidents de voitures choses du passé. Les plans et documents de ce projet ne fournissent qu'une programmation architecturale, décrivant le fonctionnement, les dimensions et une analyse des principaux éléments. La modulation, tout en délimitant, permet la variation et crée le sentiment d’appartenance. La conception des façades, des halls intérieurs, des aménagements paysagers, des logements et celle des bâtiments publics hors ville doit être laissé aux professionnels des différents pays pour offrir l'intérêt de la diversité. La diminution des surfaces bâties pourrait justifier la mise en valeur d'une architecture de qualité et pourrait même augmenter le travail des architectes qui ne sont pas pleinement utilisés actuellement. On se doit également de conserver les bâtiments et les sites à valeur architecturale ou historique et leur donner éventuellement une utilisation publique. Certaines activités ne pourront s'intégrer à la Ville Linéaire. On y verrait des secteurs hors villes dédiés à certaines vocations: l'agriculture, lieux de villégiature, village minier ou forestier, gens marginaux, les beaux secteurs de nos villes actuelles, etc. TRANSITIONLa ville sera construite aux limites des villes actuelles et pourrait progresser vers les centres-villes à mesure que ces derniers deviendront vétustes ou abandonnés, en n'y conservant que les constructions intéressantes. Dans ses débuts, les voitures seront stationnées dans les sous-sols prévus aux transports en commun. Lorsque le nombre d'habitants le justifiera, des autobus relieront la Ville Linéaire à la vieille ville. Éventuellement s’ajoutera train de banlieue, ensuite le métro et finalement des arrêts de T.G.V. On suppose alors que le centre-ville de la Ville Linéaire remplacera celui de la veille ville, comme ce fut souvent observé dans l’évolution des centres urbains. La transition est un facteur important pour l'implantation de villes nouvelles. De vouloir éliminer complètement des villes pour les reconstruire implique souvent trop d'intervenants et un coût d'expropriation exorbitant. De vouloir construire de nouvelles villes et de demander que les gens y migrent avant que les services, le travail et la population s'y trouvent est aussi irréaliste. De vouloir créer d'immenses villes dortoirs qui ne pourront offrir progressivement une diversité suffisante d'emplois et un véritable complexe d'activités ne fait que congestionner les accès à la ville mère et ses habitants doivent s'infliger quotidiennement de longues périodes de transport. Les expériences urbanistiques et projets d'utopistes nous ont permis d'améliorer la conception de nos villes sans pourtant atteindre toutes les qualités que notre technologie actuelle nous permettrait. Arturo Soria y Mata, ingénieur espagnol pensât également à rendre linéaire la ville en 1882, mais il ne détenait pas notre technologie actuelle. Il fallait rajouter aux études des utopistes de nouveaux critères de programmation et repenser la ville non pas en fonction de "modifications à l'existant" mais en fonction de la technologie actuelle et du confort de ses occupants. La transition doit se dérouler graduellement et comporter peu de conséquences si le projet ne se réalise pas totalement. Les nouvelles villes doivent absorber l'expansion de la vieille ville sans s'y déconnecter. La Ville Linéaire, utilisant très peu d'espace, devra serpenter les endroits les plus intéressants d'un pays...ce qui, souvent, correspond à l'empiètement des routes nationales. L'utilisation maximale des empiètements des routes nationales -lorsque la beauté pourrait le justifier- permettrait d'implanter la ville sur des parcours intéressants tout en favorisant la transition. En construisant ainsi sur des routes nationales on minimisera les coûts et les délais d'expropriation. On ne doit pourtant pas oublier de favoriser la beauté du site si on veut inciter les gens à y migrer. Si les routes nationales n'offrent pas l'intérêt recherché, la Ville Linéaire devra alors être reliée le plus rapidement à une autoroute. Etant situées directement sous les immeubles, les autoroutes relieront facilement et rapidement la Ville Linéaire à la vieille ville. Ce procédé d'implantation favorisera le développement de la Ville Linéaire car elle sera reliée avantageusement aux centres-villes existants et, du même coup, ses habitants profiteront de la vie campagnarde. Pour éliminer les bruits de la circulation, il faudrait recouvrir les autoroutes -reliant la Ville Linéaire à l'ancienne ville- situées aux deux extrémités de ce nouveau segment de ville. Pour ne pas doubler le coût des fondations, cette dissimulation des autoroutes se ferait dans les sous-sols qui seront de ce fait, déjà construits en prévision des bâtiments qu'ils devront supporter. Plusieurs scénarios d'implantations des transports en commun sont possibles. Dès le début, des navettes reliront la Ville Linéaire au centre-ville existant. Avec l'expansion de la Ville Linéaire, seront mis en fonction des trains de banlieue aux sous-sols 2, et par la suite un métro reliant les modules entre eux au niveau 1 et finalement un arrêt de TGV au niveau 3. Ainsi disparaîtra en premier le besoin de posséder deux voitures familiales, suivra la non nécessité de posséder une voiture. Pour atteindre des destinations que ne dessert pas le transport en commun, la location occasionnelle deviendra moins coûteuse que l'achat et l'on trouvera des centres de locations aux extrémités et aux sorties de la Ville Linéaire. Evidemment on trouvera dans la ville de petits véhicules électriques nécessaires aux transports de marchandises. À chaque ville une analyse de la transition devra être faite par les urbanistes locaux pour qu'elle lui soit le plus appropriée. CONCLUSIONLa Ville Linéaire apporte une solution réaliste et intéressante aux problèmes que nous devons surmonter. Graduellement, nous remplacerons nos villes par des constructions répondant aux besoins actuels de l'humanité. Certains pays doivent construire maintenant de nouvelles habitations pour répondre à leur développement, ils devraient considérer la Ville Linéaire. Il faut dès aujourd'hui repenser notre façon d'habiter pour ne pas léguer aux générations futures les conséquences irréversibles de nos choix inappropriés, qui ne causeront que des désastres écologiques et laisseront des lieux très désagréables à y vivre. N'oublions surtout pas que nous avons 10 milliards d'humains à loger, le mieux possible, sur une planète qui a des lois écologiques intransigeantes…et que des actions doivent être entreprises dès maintenant. Evidemment, toute amélioration ou participation au projet sont les bienvenues. Je reste disponible pour tout projet pouvant contribuer à régler nos urgences écologiques. ContactGilles GauthierArchitecteC.P. 775 Succ, C |